Depuis quelques jours, elle me suit partout, comme un petit caniche. C’est ma canne. Certains l’appellent « aide à la marche ». Certes, c’est sa fonction principale, mais je trouve ce descriptif restrictif, voire un peu laid, Elle est présente même lorsque je ne la vois pas. Lorsqu’elle est heureuse elle émet un son plus clair, plus rapide. « Tic tic », fait-elle sur le macadam. Et je me sens plus légère. Mais lorsqu’elle est soucieuse, elle heurte le sol dans un grondement effrayant. Un « toc toc » funeste. Parfois, elle s’arrête avant moi, me laissant en équilibre sur un pied. Et j’écoute ce petit oiseau qui chante en haut de l’arbre.
Autrefois, la canne avait aussi un effet dissuasif. Elle tentait d’écarter les gamins insolents qui venaient titiller les personnes âgées.
Aujourd’hui, outre sa fonction « d’aide à la marche », elle sert, dans des formes diverses, aux bergers qui mènent leurs troupeaux dans les alpages ou aux personnes malvoyantes pour lesquelles elle est vitale.
Essayez de vérifier la véracité de ce dicton populaire entendu toute ma jeunesse : « À Cannes, c’est un défilé de mentons. À Menton, c’est un défilé de cannes ».
d’autres « Pensées sans retouches » à venir…