« Seigneur, que je voie ! »

wp-1461010509173.jpeg
L’aveugle de Jéricho, lavis d’encre sur papier, 100×125, François-Xavier de Boissoudy, 2016

Photo ©La mouette rieuse

Jésus s’agenouille, se met au niveau de l’homme qui, avec confiance, lui demande la vue, la vie : « Seigneur, que je voie ! ». Son regard transperce celui de l’aveugle-né en attente de miracle. Guérison. Jésus le touche, prend affectueusement son visage entre ses mains. Consolation. Dans la lumière qui les éclaire, ils sont seuls au monde, communion silencieuse, promesse d’amour éternel.

Jésus s’agenouille, pour moi sans cesse il s’abaisse. Aveuglément, je ne vois pas ce qu’il faut, ne crois pas ce que je ne vois pas, ne Le vois pas. Alors, à genoux sur le sol dur, je me laisse guider par son regard, amour silencieux. Je m’abandonne à sa douceur, me donne avec ferveur. Il me retient de ses tendres mains-calice. « N’aie pas peur ! » Mon Seigneur me regarde et me touche au cœur, moi, son frère en humanité. Comme au sourd-muet, il me dit : « Effata… ouvre-toi, ne te laisses pas submerger par ce qui te dérange ou te blesse, guéris et progresse. »

« Seigneur, je t’ai demandé, désespéré : fais que je voie !
Désormais je te vois,
Désormais j’entends ta parole,
Désormais, libéré du poids de mon péché,
Pour mes frères aveugles, je serai ton messager. »